Friday, May 8, 2015

Comment sont peints les véhicules militaires.


Avec le temps, les véhicules militaires, quels qu'ils soient, sont amenés à subir les assauts du vent, de la pluie, du froid comme de la chaleur, des différentes conditions climatiques et sont mis à rude épreuve lors des divers déploiements dont ils ont à faire face sur différentes régions du globe. C'est pourquoi, environ tous les 5 ans, chaque engin se voit retourner en unité spécialisée pour y subir un petit lifting.
VAB en cabine de peinture
 Bien souvent les engins ne sont abimés qu’en surface et ne nécessitent pas vraiment de réparation en profondeur comme cela peut être le cas lors de lourdes réparations ou de missions de retroussage comme nous avons pu le voir lors de la mission VAB caisse NTI3.
Si jamais seul l’extérieur de l'engin est abimé et usé par le temps et son utilisation, il est alors envoyé dans le régiment de maintenance (RMAT) dont il dépend pour y subir son petit coup de jeune.
D'abord stocké, puis vérifié en atelier, il passe ensuite entre les mains expertes de la section peinture du régiment ou du détachement.
C'est à cette étape que nous allons nous intéresser.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, repeindre un véhicule n'est pas chose simple.
Cela demande temps, précision et efforts.

Tourelle CB-127 complètement décapée après sablage
La première étape de la peinture d'un véhicule commence tout d'abord par lui enlever toute imperfection (écaille de peinture profonde, rouille,  ....) Le véhicule est alors démonté en différentes parties (tourelle, rétroviseur, lot de bord,  ....) et certaines pièces seront alors envoyées dans un autre service afin d'y subir un sablage.
Le sablage va permettre de décaper la peinture. Il est réalisé non pas avec du sable "de bord de mer" mais avec un sable fait de matière plastique peu agressive qui ne fait que décaper sans agresser le métal.

En cas de rouille il faudra alors passer au sablage avec du sable fait de bris de verre. Toute trace de rouille sera alors entièrement supprimée.

Avant d'un VAB après ponçage
Le reste de l'engin quant à lui est alors poncé, à la main, avec du papier de verre de différents grains.

En effet, bien que des ponceuses électriques existent et soient de temps à autre utilisées, elles ne peuvent l'être que sur les parties planes et de grandes dimensions. Les engins militaires étant le plus souvent dépourvus de ces parties sans excroissances, le ponçage manuel se révèle être la seule solution.
A raison de deux personnes, 1 à 3 jours peuvent être nécessaire pour le ponçage d'un véhicule de type VAB selon son degré d'usure.

Il arrive qu'une fois cette étape réalisée, une première sous-couche (souvent de vert) soit appliquée sur le véhicule afin de l'uniformiser avant la phase de peinture.

Le principe est le même qu'en modélisme où la sous-couche permet de repérer les derniers défauts et d'uniformiser les peintures suivantes.
Cependant la ressemblance s’arrête là car un nouveau ponçage est alors nécessaire sur le véritable engin avant de lui appliquer enfin son 3 tons.
Ce dernier ponçage a pour but de créer des aspérités sur toute la surface de l'engin afin que les peintures finales adhèrent mieux.

Le véhicule arrive ensuite à l’étape du « traçage ».
Traçage à la craie avant peinture
A la crée blanche, les peintres vont tracer sur le véhicule les différentes délimitations des tâches brun, vert et noir du futur camouflage.
Rien n'est tracé au hasard, les personnels doivent reproduire avec fidélité un schéma de couleurs, visible sur des profils officiels dont toutes les unités de RMAT sont dotées.
Ainsi chaque VAB par exemple, de l'armée française, a le même schéma de camouflage.

La peinture peut alors commencer. D'abord le vert, puis le brun et enfin le noir. La même opération sera répétée deux fois minimum afin d'obtenir un résultat suffisamment couvrant
La peinture est appliquée dans une cabine qui n'a rien d'anodine elle non plus puisqu'elle est dotée d'une aspiration par le sol ce qui permet aux voiles de peinture dégagés par les pistolets à peinture de s’échapper rapidement sans rester en suspension dans la cabine. Blanche et très bien éclairée, cette cabine est également équipée de bruleurs afin de pouvoir monter très rapidement la température dans la cabine et ainsi optimiser la qualité de l'application une fois le travail effectué. Ces mêmes bruleurs pourront monter la température de plusieurs dizaines de degrés supplémentaires afin de sécher à cœur la peinture. Cette méthode est plus rapide que le séchage à l'air libre.
La couche de marron est appliquée
Une fois le travail entièrement terminé, les pièces peintes séparément sont remontées sur l’engin. Il est enfin sorti de la cabine de peinture afin de lui apposer les derniers marquages d'usage (plaques d'immatriculation et autres marquages en vinyle dont la fabrication se fait dans le même régiment, en l’occurrence le détachement de Woippy près de Metz :

L'engin sera alors dirigé vers un lieu de stockage où il attendra son retour régiment.

 

 More pics on Flick-R page :

  
Fenetre d'un VAB avec ces caches avant peinture
Peinture du VAB en cabine
Cabine de peinture vu de l'extérieur
Aerographe servant a la peinture des engins militaires
Boite contenant les autocolants qui seront appliqué sur engin après peinture
Première couche de peinture noir sur l'avant d'un VAB génie

3 comments:

  1. Est-ce que c'est la couleur de apprêt? Le vert?

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  2. Non ce n'est pas vraiment une couche d'apprêt.
    C'est la couleur posé par Renault Truck Defense une fois le travaille sur la carcasse terminé. C'est simplement une couleur de protection qui est poncé (en partie) une fois en cabine de peinture avant la mise en place des couches définitives.

    La couleur définitive est cependant assez proche comme on peut le voir sur la dernière photo ou le vert définitif est déjà appliqué en bas a droite mais pas encore sur la gauche ou les traces de craie sont encore visibles.

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